Le sel dans les aliments

Le ministre délégué à la Santé, Bernard Kouchner, s’est engagé à faire réduire de 5% par an la teneur en sel des aliments vendus dans le commerce, à l’occasion d’un colloque « Sel et Santé » organisé par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments. « On donne le goût du sel dès les premiers mois de la vie en en mettant dans les aliments pour bébés. Mais ce sont des habitudes qui entraînent des conséquences dramatiques », a indiqué le ministre. « Je ne déclare pas la guerre au sel mais à des morts évitables, des maladies dommageables » a encore précisé le ministre en soulignant qu’il ne voulait pas être un « ayatollah du sel ».

Dans ce communiqué, on apprend plusieurs choses intéressantes. Nos aliments sont trop salés, nous avons des habitudes aux conséquences dramatiques, et même, on en meurt. Sans être un ayatollah, notre ministre pointe toutefois du doigt un coupable : le sel. Comme pour tout les abus, ceux de sel sont effectivement dommageables à notre organisme. Il ne faudrait cependant pas oublier d’autres éléments salés qui interfèrent avec notre métabolisme. A commencer par les dépôts salins laissés sur nos assiettes par un lave-vaisselle peu performant (et ils sont nombreux !). Une ingestion massive de ce type de sel est sûrement à prendre en compte aussi. Un autre ennemi, encore bien plus morbide à notre avis que le sel, est le sucre. Mais là, nous abordons un domaine largement mieux défendu par de nombreux lobbys : ceux du maïs, du maïs et du maïs. Combien boivent des sodas depuis leur plus jeune âge ? Qui n’a jamais ingéré des crèmes glacées, des chocolats, un potage en sachet ou une mayonnaise en tube ? Les sucres conservateurs ont l’avantage de préserver nos aliments. Mais il n’est pas prouvé qu’ils préservent la vie humaine. Alors, uniquement haro sur le sel ?

Sel ou sodium ?

Le sodium est un élément minéral souvent appelé sel. Sel et sodium, ça n’est pas la même chose. Le sel de table, de cuisine est du chlorure de sodium. Mais, dans les aliments, il y a d’une part le sodium, d’autre part le chlore. Il en est de même dans le corps. 1 g de sel est composé de 400 mg de sodium et de 600 mg de chlore. 2,5 g de sel apportent 1 g de sodium.

A quoi sert le sodium ?

Le sodium sert à équilibrer toute l’eau du corps. Avec l’aide du potassium, il gouverne toute la répartition de l’eau corporelle, tous les mouvements d’eau dans l’organisme, tous les échanges entre l’eau intra-cellulaire (où se trouve le potassium) et l’eau extra-cellulaire.

Combien de sel par jour ?

3 à 5 g de sel/chlorure de sodium. Les besoins de l’organisme sont toujours exprimés en sel. Ils sont largement couverts par l’alimentation et même au-delà. Celle-ci en apporte habituellement aux alentours de 12 à 15 g. Ce qui peut poser des problèmes.

Où se trouve le sodium ?

on seulement dans le sel de cuisine et de table, mais dans tous les produits salés que nous consommons. Certains produits de la mer le sont naturellement: algues, coquillages, crustacés. La plupart des produits le sont lors de leur fabrication: beurre salé, biscottes, biscuits, pains, pâtisseries, confiseries, tous les condiments, les conserves et sauces prêtes à l’emploi, les fromages, les charcuteries, les potages et purées instantanés, la choucroute, les œufs de poisson, les olives, les viandes et poissons fumés. Certaines eaux minérales sont naturellement salées.

Quand risque-t-on de manquer de sel ?

Rarement lors d’un déficit alimentaire. Mais on peut en manquer à la suite d’une transpiration excessive, après des diarrhées ou des vomissements. Et surtout lorsqu’on avale inconsidérément des diurétiques pour maigrir ou lors d’un traitement médical mal conduit. Le manque de sel se caractérise par: fatigue, peau sèche, crampes, dégoût de la nourriture, palpitations, hypotension, malaises.

L‘excès de sel est-il dangereux ?

Il favorise l’hypertension artérielle chez les personnes prédisposées. Une alimentation trop salée augmente aussi les risques d’ulcère de l’estomac.

Quand faut-il faire un régime sans sel ?

Jamais pour maigrir et uniquement sur prescription médicale. On perd de l’eau, pas de la graisse. Les régimes sans sel stricts qui éliminent non seulement le sel de table mais tous les produits salés industriellement sont indiqués en cas de certaines maladies cardiaques ou rénales. Mais on a quand même intérêt à ne pas manger trop salé, à ne pas resaler systématiquement quand on est à table, avant d’avoir goûté ce qu’on a dans son assiette.

Le sel fait-il grossir ?

NON, puisque son métabolisme est lié à celui de l’eau et pas à celui des graisses. Mais le sel est un excitant de l’appétit. On a d’ailleurs un appétit spécifique pour lui. Quand ça n’est pas salé, c’est moins bon, donc on mange moins. On se gave volontiers de petits biscuits apéritifs parce qu’ils sont archi-salés. Les frites ne sont pas bonnes si elles ne sont pas salées. Supprimer le sel quand on veut perdre du poids ne fait pas maigrir. Mettre moins de sel est bénéfique pour la santé. Pour compléter ces arguments, voici la composition nutritionnelle moyenne pour un litre de bière à 4% d’alcool. Calories 440 Alcool (g/L) 40 Glucides (g/L) 35 Protides (g/L) 4 Sels minéraux (g/L) 1,6 Tanins (g/L) 1,2 CO² (g/L) 4,5 Glycérol (g/L) 1,6 Alcools supérieurs (g/L) 0,1 Acides organiques (g/L) 0,7Un peu de sucre, des traces de sel, la bière est bonne pour la santé à condition de ne pas en abuser. Malheureusement pour cette boisson alimentaire, le ministre a déjà spécifié par le passé qu’il s’agissait d’une drogue dure ! La vie est une maladie mortelle. Il nous reste le choix de la finir drogué ou en salaison. Du moins tant que la caramélisation n’est pas à l’ordre du jour au ministère !

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